Le 6ème département
Commanditaire : L'ARDEPA /// Objet : Projet pluridisciplinaire itinérant sur le thème "la dimension cachée" en Pays de la Loire /// Lieu : Lieux liés à l'itinérance dans la région Pays de la Loire /// Partenariat et participants : Relais routier, gare désaffectée, port, écluse, ancien aérodrôme ...
Nous partons pour 5 semaines de résidence itinérante.Nous passerons une semaine par département, dans des lieux liés à la mobilité et au déplacement. Les lieux que nous avons choisi sont liés à une mobilité atypique, ou ont des histoires oubliées. Nous nous attacherons aux histoires des gens qui habitent ces lieux pour créer nos installations.
Explorant les voies maritimes, les canaux d’irrigations, les couloirs aériens, voies ferroviaires et routières, nous allons garer notre camping-car dans cinq lieux aux résonances tant historiques que culturelles et contemporaines. Nous nous déplaçons en camping-car, à la fois lieu de vie, lieu de travail, espace d’accueil, galerie mobile, bibliothèque, atelier, espace de projection…
* Exposition
* Légendes Urbaines
* Cartographies sensibles
* Co-construire
Etape 01 - Le Relais Routier
Il y a ceux qui passent, ceux qui reviennent, il y a les habitués, ceux qui viennent retrouver les copains, il y a ceux qui ont concrétisé un rêve d’enfant, ceux qui ont dû se requalifier, il y a des codes, des rituels. Des histoires de routes, des vies toujours en mouvement, l’envie de voir du pays, le ras-le-bol des incertitudes. Des longues traversées du territoire, chargées de nos rebuts, puis de cartons de petites gourmandises glacées, de pétrole ou de fourrage. Tout notre quotidien passe par un camion.
1250km en 2 jours, Strasbourg-Laval dans la journée, puis Marseille-Guingamp, pause café au relais… Le territoire est compressé par la densité des déplacements.
Ils sont très visibles par leur masse imposante, et pourtant on ne les regarde pas. Ils marquent le territoire, l’imprègnent, ils font profondément partie de nos vies, mais en toute discrétion. Anonymes, ils ne laissent de traces que pour le regard attentif, et pourtant alimentent notre quotidien
Le relais, c’est le lieu où les milieux se croisent. Le midi, le local, avec les ouvriers du BTP, les voisins, et le national ou l’international le soir avec les routiers. Les échelles de perception du territoire toutes ramenées en un lieu, un point de rencontre, le relais.
2010 - present
2010 - present
Etape 02 - La gare désaffectée
L’ancienne gare de Saint-André-des-Eaux est un lieu pour le moins atypique.
Nous y avons été reçus par une équipe de ferroviphiles, des passionnés tant de leurs circuits que de leurs machines.
Nous étions parfois perdu dans les méandres de leurs histoires. S’y mêlent et s’y croisent échelles, souvenirs, et anecdotes. Nous les avons confronté à une réalité locale, territoriale. Des extraits de maquettes contre de vrais figurants, de faux accidents sur de vrais ponts en balsa, de vrais lotissements pour de fausses ménagères, un vrai mobil-home pour un faux touriste.
Peut-on s’affranchir de notre environnement direct ? Comment influençons-nous notre territoire ?
Etape 03 - Le port
Qu’est ce qu’une île ? à quel moment devient-on îlien ? à quel point la traversée nous aide-t-elle à prendre conscience du changement de territoire ? en quoi est-ce différent d’être ilien de l’île d’yeu par rapport à une autre île ?Pendant une semaine, installés sur l’enbarcadère, nous sommes cernés par les voies de liaisons : le gois et le pont de l’île de noirmoutier, le port pour l’île d’yeu, et pourtant nous restons coincés à quai, dans l’impossibilité d’aller sur l’île. Nous tentons de l’atteindre. Tous les jours nous expérimentons un nouveau moyen d’accès. On nous renseigne, on nous raconte l’île et son rapport au continent, nous attendons, nous rêvons. Petit à petit, cette île devient un mythe, notre visite de l’île devient un voyage imaginé, le lieu où nous séjournons devient lui même une île, la nôtre.
Etape 04 - Un ancien aérodrôme
Le bâtiment de l’ancien aérodrome, délaissé pendant des années a retrouvé sa splendeur grâce à l’acquisition du CAUE. Il devient monument historique pendant que Terra Botanica, un parc d’activités de loisirs dédié à la botanique initie une transformation des terrains voisins. Ces terres constituent la dernière réserve foncière d’Angers. Le projet est lancé, le mandataire est une agence de paysage.4700 logements sont prévus, 700 ont actuellement vus le jour. Trame verte : nervures et lanières végétales parcourent la zone.
Mais tout ceci nous ne le savons pas encore. Nous voulons trouver la piste d’atterrissage. Au départ de l’école d’aviation, comme les gens la nomment encore ici, nous traversons une étendue étonnante entremêlant nouveaux immeubles aux façades végétalisées, petits chemins paysagés tout droit sortis d’autocad, espaces verts soignés, immeubles en cours de construction, terrains vagues, portails au milieu de nul part, chemins s’arrêtant soudainement, rochers parlant du parc de loisirs, moutons tondeuses, parking en attente, friche conduisant à la forêt, forêt cachant un terrain de bmx bricolé, crevasse, chemin de fer abandonné…
En voulant trouver la piste et en cherchant l’histoire du Centre Français d’Aviation nous trouvons une page blanche en train de s’écrire. On nous dit «ici la mémoire est séléctive, on détruit d’un côté des immeubles vétustes pour en reconstruire des nouveaux, dans un nouvel habillage, deux rues plus loin». Histoires de cycles ; défricher, construire, attendre l’heure de la déconstruction, démolir, reconstruire. A la manière d’un pélérinage, nous traversons ce territoire, nous le répertorions, nous le rangeons, nous le classons. Comme des archéologues de la contemporanéité, nous nous penchons sur les rebuts, les déchets abandonnés, les signaux faibles pour tenter de comprendre l’Histoire de ce quartier.
Etape 05 - L'écluse habitée
L’écluse d’Hière est la dixième depuis le kilomètre zéro du Mans, et 55 km la séparent de cette origine. Elle est située sur un chapelet de 15 écluses qui ponctuent la Sarthe jusqu’à Sablé, le long de 73 km de boucles.
Autrefois empruntée tant par des bateliers professionnels qu’amateurs, il est rare aujourd’hui de croiser un marin au long cours.
Jusque à présent un seul bateau, le Sablésien, proposait des croisières repas dont le circuit varie en fonction des moyens de ses passagers, et du temps qui leur est imparti. Il propose collation et moment festif à partager à deux ou entre amis.
Aujourd’hui ouvre cette nouvelle compagnie, la Sarthoise de Batellerie Associée, proposant un système coopératif de répartition des coûts et des embarcations. Pour les plus marins d’entre vous, il est possible de se rendre au guichet d’Anjou Navigation à Sablé pour se procurer un esquif de location pour le weekend, que vous aurez le plaisir de pilotez vous même, pipe au bec.